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Les plantes aquatiques

Les récentes hausses de températures et l’eutrophisation des eaux de surface, enrichies par les nutriments organiques et engrais chimiques qui se déposent sur les fonds aquatiques, donnent lieu, notamment en Wallonie et en Flandre, à une augmentation de la surface des eaux, occupée par des plantes aquatiques et/ou par des algues, et ce jusqu’à la prolifération. Certaines algues liées à cette eutrophisation, les algues bleues, sont même dangereuses pour la faune et pour l’homme.

Ces nutriments (nitrates, phosphates,…) organiques ou chimiques peuvent provenir du lessivage des sols voisins par la pluie, ruisselant jusqu’au plan d’eau, mais peut aussi provenir de l’accumulation de matières organiques (feuilles et branches d’arbres, plantes d’eau en décomposition, déjections d’oiseaux, de poissons, etc.) au fond de l’eau. La présence permanente d’oies et de canards n’est pas étrangère à ce phénomène que ces animaux entretiennent par des déjections répétées dans des eaux closes.

Les plantes aquatiques et des algues de nos régions ont pourtant leur place dans les plans d’eau. Ce n’est que lorsqu’elles deviennent envahissantes que certaines plantes aquatiques peuvent constituer une menace pour le biotope qu’on souhaite maintenir et pour la faune qui y est attachée, mais aussi (ou surtout) constituer un obstacle aux activités de plein air comme la baignade, le nautisme, la pêche, la chasse, l’observation, sans parler de l’aspect esthétique. Nager dans un étang envahi de plantes fait courir à qui s’y essaye un danger non théorique.

Cette couverture végétale peut aller jusqu’à laisser le fond du plan d’eau dans une obscurité quasi permanente et dans le froid pendant des mois limitant le développement de toute autre vie et jusqu’à obstruer toute circulation, tant sur que dans l’eau. Lorsque la masse des végétaux est importante, le plan d’eau fait face à des déficits d’oxygène nocturnes dommageables parce que les végétaux consomment de nuit de l’oxygène et rejettent du gaz carbonique. La vase provenant de la dégradation de ces éléments organiques se remplit de bulles de gaz nocif par l’effet de la fermentation.

Certains plans d’eau sont envahis de plantes exotiques (souvent abandonnées par des aquariophiles bien intentionnés) qui couvrent la surface de l’eau et bouleversent l’écosystème aquatique tout entier jusqu’à étouffer toute autre vie dans l’eau. On qualifie ces plantes exotiques d’invasives.

Pour faire face à ces situations, nous proposons une gestion de ces plantes aquatiques par faucardage et exportation des résidus coupés pour les plantes indigènes. Les plantes invasives gérables avec notre amphibie seront arrachées entières, racines comprises afin d’éviter autant que possible la formation de boutures et la dissémination de celles-ci.

Les plantes coupées ou arrachées sont systématiquement exportées hors du plan d’eau :

– Cela évite la fermentation des résidus végétaux sur le plan d’eau, qui est très consommatrice en oxygène;

– Cela évite la dissémination des plantes qui se reproduisent par voie végétative ;

– Cela permet d’exporter tous les nutriments contenus dans les plantes coupées et évite leur retour dans le plan d’eau;

– Cela réduit la masse organique à dégrader et donc la formation de vase.

Les sédiments

Une vase saine et en quantité raisonnable est un composant à part entière du biotope qui participe à la biodiversité aquatique. Y fourmille une quantité d’organismes vivants.

La vase que l’on trouve dans les plans d’eau provient soit d’apports sédimentaires extérieurs, tels que de ruissellements lors de fortes pluies, soit de l’accumulation de matière organique provenant de couches successives de débris formés de feuilles et de branches d’arbres, de déjections animales (poissons, oiseaux, mammifères,…), cadavres, aliments apportés et éventuelles plantes non retirées.

Lorsqu’un plan d’eau n’est pas régulièrement vidangé, un assec (fait de laisser le plan d’eau vide) favorise la digestion des éléments organiques de la vase et une réduction de son épaisseur par le contact prolongé avec l’air. Cet assec est souvent nécessité par les entretiens et réparations que l’état des ouvrages hydrauliques et de l’étanchéité de la digue imposent.

L’accumulation de matières organiques mal décomposées finit par former au fil des années une masse volumineuse et putride renfermant des bulles de gaz malodorantes que même les poissons fouilleurs refusent de remuer.

Lorsque les sédiments se sont accumulés par endroits, il peut être utile d’en retirer une partie par pompage-dragage ou par épandage de bactéries pour éviter d’avoir à faire appel un jour aux pelleteuses et aux camions.

D’autres soins peuvent être apportés à un plan d’eau :

– L’épandage de bactéries consommatrices de matière organique, qui accélèrent la dégradation de la vase et tiennent les nutriments hors de portée des végétaux ;

– L’oxygénation du fond de l’eau afin de favoriser le travail des bactéries ;

– Le brassage favorisant la déstratification des couches d’eau et l’apport d’eau riche en oxygène dans le fond de l’eau.

Certains épandent aussi divers amendements visant à améliorer les capacités d’accueil de l’étang ou à soutenir une production piscicole.

En conclusion

Le faucardage et le dragage participent à l’entretien adéquat et à la conservation de votre plan d’eau. Ces soins prodigués avec modération assurent ainsi la pérennité du patrimoine.